- 4 septembre 2024Les terribles nouvelles en provenance d’Israël cette fin de semaine m’ont frappé de plein fouet. Les histoires horribles de nos otages m’ont submergé de tristesse, comme en témoignèrent les larmes qui coulaient sur mes joues. J’ai eu l’impression d’avoir le souffle coupé alors que j’essayais de concentrer toute mon attention sur les semaines importantes à venir. La douleur et la détresse collectives du peuple juif affichées sur les médias traditionnels et sociaux se sont rapidement transformées en capital politique. Les manifestations pro-Hamas dans les villes du monde entier, y compris Montréal, ont été marquées par l’agitation de drapeaux du Hamas et de triangles rouges renversés, nous rappelant la véritable nature de l’ennemi que nous affrontons.Dans un peu plus d’un mois seulement, un an se sera écoulé depuis que le Hamas a lancé sa guerre contre Israël et les Juifs de partout dans le monde. Nous avons été témoins des horreurs résultant de générations de haine enseignée dans les écoles UNRWA à Gaza, ainsi que de décennies de planification et de propagande haineuse dans les démocraties libérales. Un antisémitisme implacable a connu une recrudescence dans les collèges, dans les universités et dans les rues d’Amérique du Nord. Et si c’était notre histoire dans son intégralité, on ne pourrait que supposer que nous sommes un peuple écrasé.Mais nous sommes loin d’être écrasés. Au cours des onze derniers mois, nous avons assisté à des actes d’héroïsme et de résilience incroyables en Israël et chez nous. Face à la montée sans précédent de l’antisémitisme dans nos rues, nous avons pu observer concrètement une génération qui refuse de se laisser intimider. Nous avons constaté un engagement accru à l’égard de la vie juive. Des membres de la communauté portant fièrement la kippa, des médailles d’identification et des épinglettes « Ramenez-les à la maison ». Nous avons vu des universitaires défendre ce qui est juste et bon, en luttant contre l’antisémitisme sur les campus. Il y a quelques jours à peine, des étudiant(e)s de l’Université Concordia ont déposé une demande d’injonction, exigeant que la direction applique ses propres politiques dans le but de protéger les étudiant(e)s juif(ve)s et non juif(ve)s de l’antisémitisme toxique et de la haine présents sur le campus.Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. La semaine dernière, un groupe d’éminent(e)s dirigeant(e)s non juif(ve)s a rédigé une brillante lettre d’opinion publiée dans le Toronto Star, intitulée Non-Jewish community leaders should stand up against antisemitism too. Nous avons besoin de beaucoup plus de voix comme celle-ci pour se joindre à notre lutte. Une lutte qui est juste et bonne et qui exige du leadership. Du leadership des gouvernements, des administrations universitaires et de toutes les facettes de la société.Septembre est une période de renouveau, puisque nous entrons dans le mois d’Eloul en prévision de Roch Hachana. C’est le retour en classe, et les élèves ont l’espoir de pouvoir poursuivre leurs études, à l’abri de l’intimidation et du harcèlement. C’est également le moment où nous lançons notre campagne annuelle de l’Appel juif unifiéMC. Cette année, nous demandons à notre communauté de répondre à l’appel afin que nous puissions continuer à financer tous les incroyables programmes et services que nous soutenons depuis des générations. Nous demandons également à notre communauté d’en faire plus, car nous devons investir d’importantes ressources pour lutter contre l’antisémitisme toxique qui s’est répandu à Montréal, tout en veillant à ce que les membres de notre communauté se sentent en sécurité pour vivre leur vie juive, aller à l’école et vivre fièrement en tant que Juif(ve)s dans notre ville.Aidez-nous à lancer officiellement la campagne de l’Appel juif unifiéMC 2024 dimanche prochain en participant à la Marche pour Jérusalem, au cours de laquelle des milliers de membres de la communauté marcheront ensemble et dont le point culminant sera notre festival au parc Hampstead, avec des prestations d’Eden Golan, de Montana Tucker, de Jonny Daniels et bien d’autres.La nouvelle de l’exécution barbare de Hersh Goldberg-Polin, Ori Danino, Eden Yerushalmi, Almog Sarusi, Alexander Lobanov et Carmel Gat z”l nous a durement frappés. Notre espoir s’est affaibli. Affaibli, mais loin d’être écrasé. Lorsqu’un objet est fissuré, on peut avoir l’impression qu’il est cassé. Mais c’est à travers ses fissures que la lumière brille davantage. Prenons la résolution de faire briller beaucoup plus de lumière en ces jours ténébreux. Redoublons d’efforts quant à notre identité juive. Renforçons notre engagement juif et traitons chacun et chacune avec encore plus de respect et de dignité. Faisons briller notre lumière à travers les fragiles fissures de la société pour rendre le monde meilleur, comme nous le faisons depuis des générations.La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de prendre un café avec l’un de mes collègues, responsable d’une fédération juive au sud de la frontière. Il était à Montréal pour l’entrée de sa fille à l’Université McGill. Au cours de notre conversation, il m’a posé de nombreuses questions sur Montréal et notre communauté juive. Alors que j’énumérais des statistiques sur la mobilisation, les activités de financement, l’éducation juive et autres sujets, il s’est montré étonné par Montréal et admiratif de notre communauté. Il faut parfois parler à une personne de l’extérieur pour se rendre compte à quel point notre communauté est incroyable et distincte. Il n’y a pas de meilleure communauté juive en Amérique du Nord, et la Fédération CJA travaille d’arrache-pied pour qu’il en soit ainsi.Prions pour le retour des otages sains et saufs; entamons le mois de septembre avec résilience, inspiration et confiance; et continuons à faire briller notre lumière plus que jamais. J’espère vous voir dimanche pour célébrer notre lien avec Israël et la fierté collective de notre communauté juive.Am Yisrael Chai!Yair Szlak, LL.B.Président et chef de la directionFédération CJA