22 avril, 2024

Je n’oublierai jamais l’expression de terreur absolue sur le visage de la présentatrice du journal télévisé israélien alors qu’elle lisait sur le téléprompteur : « Il est désormais confirmé que l’Iran a lancé des missiles balistiques en direction d’Israël ». Son visage est immédiatement devenu livide, comme si elle avait vu un fantôme. Elle a dû regarder à deux fois le téléprompteur et relire les informations apparemment incompréhensibles qui défilaient sur l’écran.
 
À bien des égards, les six mois qui se sont écoulés depuis le 7 octobre nous ont appris que plus rien ne pouvait nous surprendre en tant que peuple juif. Pourtant, en parlant à ma famille et à mes amis en Israël le soir de l’attaque, je peux vous dire que les dix minutes entre cette annonce effroyable et les images de missiles balistiques interceptés dans le ciel illuminé de Jérusalem et du sud d’Israël ont été parmi les plus intenses, les plus stressantes et les plus éprouvantes dans l’histoire de notre nation.
 
Ce soir, lorsque nous nous réunirons autour de la table du séder, nos plus jeunes enfants demanderont – מַה נִּשְׁתַּנָּה הַלַּיְלָה הַזֶּה מִכָּל הַלֵּילוֹת  « En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits? » Cette année, nous trouverons de nombreuses réponses particulièrement profondes à cette question centrale – en tant que Juifs, en tant que communauté, en tant que peuple et en tant que nation.
 
Ces derniers mois ont mis le monde juif à l’épreuve. Nous avons assisté à une hausse sans précédent de la haine antijuive dans nos rues, et il semble que dès le 8 octobre, le monde avait déjà oublié les atrocités commises par le Hamas. Plus inquiétant encore, le monde a également oublié les 133 enfants, femmes et hommes toujours retenus en otage par une organisation terroriste qui a prouvé à maintes reprises la manière inhumaine dont elle traitait notre peuple.
 
Pessah vient nous rappeler qu’à chaque génération, des ennemis se sont dressés pour anéantir le peuple juif, et que notre unité et notre foi en D.ieu nous ont sauvés. Les versets de וְהִיא שֶׁעָמְדָה que nous réciterons ce soir dans l’haggadah se vérifient encore aujourd’hui, comme ce fut le cas au cours des générations qui nous ont précédées. Le monde au lendemain du 7 octobre est le combat de la génération d’aujourd’hui. À cette occasion, nous avons vu cette même génération se lever et défendre la justice et la vérité, avec une bravoure et une résilience remarquable dont beaucoup d’entre nous craignaient qu’elles ne soient pas au rendez-vous. Et pourtant, que ce soit en Israël, dans nos universités ou nos cégeps, cette génération nous prouve que l’unité et la résilience du peuple juif triompheront et que nous ne craignons pas ceux qui cherchent à nous détruire.
 
Notre communauté est à la fois forte et endurante. Sous l’égide et avec le soutien de la Fédération CJA, nous avons mené des actions inédites afin de nous assurer de la sécurité de la communauté. Nous avons pris des mesures pour que la vie juive à Montréal puisse continuer à prospérer, comme elle le fait depuis plus de 250 ans. À cette fin, je suis fier de vous annoncer une récente victoire : vendredi dernier, notre équipe de juristes chevronnée a réussi à faire prolonger de six mois l’injonction protégeant 30 institutions juives des agresseurs hostiles à Israël et cautionnant le terrorisme. Cet accomplissement n’est que l’une des nombreuses stratégies que nous déployons en vue d’assurer la sécurité des Juifs à Montréal.
 
La Fédération CJA a été à l’avant-garde de la défense des droits, du soutien et de la protection de la communauté juive face aux menaces croissantes d’antisémitisme et de haine antijuive. Cela a nécessité une toute nouvelle approche sur notre manière d’agir.
 
Ma Nichtana a pris une tout autre signification. Chaque jour, la Fédération CJA s’assure sans relâche de permettre à la communauté juive de vibrer et de s’épanouir. Elle joue en effet un rôle de premier plan en favorisant l’éducation et les expériences juives. Elle soutient nos membres les plus vulnérables, elle prend soin de nos aîné(e)s ainsi que de nos survivant(e)s de l’Holocauste. Elle offre enfin des expériences culturelles et fait progresser les intérêts de la communauté. Au cours de ces six derniers mois, nous avons augmenté de manière conséquente nos investissements en matière de sécurité, de défense des intérêts de la communauté et en actions juridiques, cela, en réponse à des défis sans précédent. Plus que jamais, nous aurons besoin du soutien de notre communauté cette année afin de poursuivre ces efforts vitaux. Une chose est claire : nous ne retournerons pas à l’époque ayant précédé le 6 octobre. C’est à nous qu’il incombe de définir ce à quoi le monde d’après le 7 octobre ressemblera. Ensemble. Unis. Résilients et forts. Nous gagnerons.
 
Lorsque chacun et chacune d’entre nous se trouvera ce soir à la table du séder et demandera Ma Nichtana, nous devrons nous interroger sur la manière dont le 7 octobre nous a affecté(e)s sur le plan personnel. Nous portons tous et toutes en nous les récits et les cicatrices de ces six derniers mois. Sans ne jamais les oublier, nous devons également bâtir notre force et notre résilience pour l’avenir. L’avenir juif ici, à Montréal, est solide et prometteur. Nous avons contribué à façonner cette ville, cette province, ce pays durant plus d’un siècle (shouldn’t it say « plus de deux siècles » (more than 2 centuries) to be consistent with the 250 years above?) et nous continuerons à agir dans ce sens pour les générations à venir, en tant que communauté juive prospère et résiliente.
 
En cette nuit de Pessah, réservons non seulement un siège pour le prophète Eliyaou, mais également pour nos otages. Prions pour leur retour immédiat en toute sécurité; prions pour nos courageux/euses soldat(e)s et pour notre chère terre d’Israël.
 
Am Israel Chai.
 
Chag Pessah Sameah VeKasher
 
Yair Szlak, LL. B
Président et chef de la direction
Fédération CJA
 
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