1 mars, 2024

Lors d’une récente simcha, j’ai eu une importante discussion avec un ami sur l’augmentation alarmante de l’antisémitisme, dans la foulée des événements du 7 octobre. Certaines personnes qui travaillent dans mon domaine sont d’avis que l’antisémitisme était à la hausse bien avant le 7 octobre, mais la recrudescence de la haine envers la communauté juive dans le monde entier ne fait aucun doute.
 
Mon ami, qui a grandi en Russie, a immigré en Israël dans la vingtaine et s’est ensuite installé au Canada, m’a fait part d’observations qui, bien que difficiles à accepter pour moi, brossent un tableau très clair de notre dure réalité. Marquée par une éducation en Russie où l’antisémitisme représentait à la fois une menace personnelle et un problème institutionnel et systémique sous le joug communiste, son histoire projette un éclairage unique. Cet ami s’étonne de la récente montée de l’antisémitisme, racontant comment, pendant les deux premières décennies de sa vie, le spectre de la haine des Juifs était une réalité omniprésente. Le fait d’avoir quitté la Russie lui a permis d’échapper à l’antisémitisme et, après une pause de plus de 20 ans, celui-ci est revenu dans sa vie — de façon différente et semblable à la fois.
 
Selon ce que nous constatons depuis le 7 octobre, la plus ancienne forme de haine au monde est toujours présente. Les Juifs européens en sont témoins depuis des décennies. Toutefois, il en est autrement en Amérique du Nord, car les Juifs sont acceptés et intégrés dans la société, la culture, les affaires, le gouvernement et tous les autres aspects de la vie. Pourtant, pour une raison ou une autre, la pire attaque contre la communauté juive depuis l’Holocauste a déclenché une flambée d’antisémitisme que peu d’entre nous peuvent comprendre.
 
Comment se fait-il qu’en 2023, en Amérique du Nord, appeler au « génocide des Juifs » dans les universités puisse violer ou non les règles de l’établissement, « selon le contexte » ? Comment se fait-il que des manifestants défilent dans les rues de Montréal pratiquement chaque jour ou chaque semaine pour appeler à une intifada mondiale sans que les autorités interviennent? Comment l’Université McGill peut-elle permettre que le Pavillon Bronfman soit bloqué pendant une journée par un groupe anti-Israël, dont certains membres ont des liens avec une organisation terroriste?
 
Force est de constater que nous sommes aux prises avec une nouvelle réalité.
 
Au moment où nos boîtes aux lettres sont inondées de messages de membres de la communauté en colère et à la recherche de réponses ou de mesures contre cette situation inacceptable, nous assistons à l’éclosion d’un phénomène à la fois importante et triste. Notre communauté développe de la résilience et de la force comme le font les Juifs d’Europe depuis des années. Face aux appels à l’anéantissement — une tactique terroriste employée par des lâches masqués —, des membres résilients de la communauté juive défendent ce qui est juste et bon. Les rassemblements hebdomadaires pour la libération des otages contrastent avec les constantes manifestations anti-Israël, qui appellent à la mort des Juifs et à la fin de l’État juif. Nous avons vu des avocats, des médecins et des professeurs d’université et de cégep former des associations dédiées à la lutte contre l’antisémitisme dans toute la ville. La Fédération CJA et ses partenaires du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) permettent à ces associations de garder le contrôle en plus de soutenir les efforts qu’elles déploient pour combattre cette nouvelle réalité.
 
Nous sommes particulièrement inspirés par les cégépien(ne)s et les universitaires de la communauté qui sont au premier rang de la lutte contre l’antisémitisme dans leurs établissements. Ces étudiant(e)s sont carrément des superhéros et des superhéroïnes, représentant une génération dont beaucoup doutaient qu’elle puisse être à la hauteur de la situation lorsqu’elle serait sollicitée. Nous avons vu cette génération lutter avec une bravoure inimaginable contre le Hamas en Israël, et nous la voyons ici à Montréal mener notre combat contre la haine des Juifs.
 
 
 
 
À la Fédération CJA, nous continuons de soutenir la communauté en ces temps difficiles. Nous sommes proactifs tous les jours, souvent d’une manière qui n’est pas visible sur-le-champ. Tous les jours, la Fédération CJA renforce la résilience de la communauté en défendant les droits des Juifs aux échelons local et canadien, de concert avec ses partenaires du CIJA, en habilitant les bénévoles de son Réseau de sécurité communautaire par de la formation, en soutenant les étudiant(e)s et les professeur(e)s des cégeps et des universités et en combattant l’antisémitisme chaque fois qu’il refait surface. Maintenant plus que jamais, investir dans la Fédération CJA représente un investissement dans la sécurité et la résilience de la communauté juive à Montréal, au Canada et en Israël.
 
 
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La dernière version d’Am Yisrael Chai d’Eyal Golan parle de cette génération et de son courage face à notre nouvelle réalité. כי עם הנצח לעולם לא מפחד – « parce que le peuple éternel n’a jamais peur » – fait écho à la résilience et à la bravoure dont nous sommes témoins aujourd’hui, 140 jours après la perte tragique de plus de 1 200 Israélien(ne)s et alors que 134 otages restent prisonnier(ère)s du Hamas. Ensemble, nous sommes un peuple défini non pas par ceux et celles qui nous détestent et cherchent à nous anéantir, mais par nos convictions et la justesse de notre cause. Nous vaincrons les ténèbres et apporterons la lumière au monde.
 
Am Israel Chai.
 
Yair Szlak, LL.B
Président et chef de la direction,
Fédération CJA
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